MANAGER les compétences : le Canada veut bouger les consciences

Publié le par PP GIRARD

INVESTIR DANS LES GENS : dans un rapport du Ministère du Développement des RH, l’Etat fédéral canadien examine les moyens de renforcer les capacités dans les domaines des sciences et de la recherche et de faire en sorte que la connaissance aide à bâtir une économie innovatrice et profitable à tous les Canadiens.

En particulier, Il me semble intéressant d’ouvrir le dossier de l’apprentissage adulte. A partir du constat global de potentiel de la main-d’œuvre, l’Etat fédéral a défini les contours d’une politique RH innovante, étayée par des exemples d’actions concrètes, et, poser les jalons  afin de doter le pays d’une main-d’œuvre plus compétente et plus adaptable.

A l’instar des pays industrialisés, le Canada prévoit à moyen terme une inversion démographique entre les actifs et les passifs qui se traduira par un grave déficit de main-d’œuvre qualifié, plus particulièrement la main-d’œuvre hautement qualifiée. (Prévisions de l’Etat canadien : déficit de un million de travailleur d’ici 20 ans)

Les actifs d’aujourd’hui  ne pourront pas se tirer d’affaire tout au long de leur carrière avec des compétences acquises durant leur jeunesse. La plupart d’entre eux devront parfaire leurs compétences durant toute leur vie.

Bien qu’elles soient conscientes de l’importance de la formation professionnelle, beaucoup d’entreprises canadiennes ne font pas suffisamment pour favoriser le perfectionnement de leurs employés. De surcroît, les plus petites entreprises n’ont pas les ressources suffisantes ni l’expertise interne pour investir dans une véritable planification de la main-d’œuvre. Et pourtant, les entreprises sont bien placées pour appuyer l’acquisition de compétences directement liées à l’emploi. De surcroît, beaucoup de Canadiens ont des compétences sous utilisées, sous évaluées, non reconnues, et pourtant, la reconnaissance des acquis permettrait aux actifs d’augmenter leur revenu, encouragerait à acquérir de nouvelles compétences, et engendrerait plus de participation et plus de mobilité.

Les syndicats agissent déjà pour augmenter les compétences de leurs membres, ils pourraient jouer un rôle fondamental dans le perfectionnement de la main-d’œuvre.

La réussite de l’économie du savoir repose de plus en plus sur les capacités d’innover, de résoudre des problèmes et de communiquer. Ces domaines font appel à des compétences de polyvalence, de connaissances des NTCI, des capacités de travail en équipe, des aptitudes émotionnelles, mais aussi à des disciplines générales telles que l’art et les sciences humaines et sociales.

La pierre angulaire d’une culture d’innovation est la mise en place d’une solide infrastructure de communication et d’information. Le gouvernement fédéral veut bouger les consciences dans une grande discussion sur les compétences et l’apprentissage, et, par un renforcement des incitations à innover. Les partenariats sectoriels sont un moyen utile de répondre aux besoins des entreprises et des salariés en matière de compétences et d’apporter des solutions au problème de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

Les Conseils Sectoriels Nationaux (CSN), initiés par l’Etat, jouent un rôle important dans la mobilisation de l’industrie pour aider à combler l’écart entre ses besoins et  les capacités du système d’apprentissage.

Ses missions sont :

    - Définir et prévoir les besoins en compétences
    - Promouvoir l’apprentissage en milieu de travail
    - Aider les travailleurs à acquérir les compétences nécessaires pour évoluer dans de nouveaux         contextes économiques.
    - Encourager le secteur privé à participer à la recherche de solutions au problème du                         perfectionnement.

    Les CSN œuvrent dans 25 % du marché dans des secteurs traditionnelles comme l’industrie, l’acier, le textile, l’environnement :

    Le CSN des RH en biotechnologie travaille avec des spécialistes de la planification des RH pour offrir aux PME une gamme de services virtuels dans ce domaine

    Le CSN des RH de l’industrie de l’environnement a entrepris, sur Internet, la construction d’un service d’évaluation des compétences qui aidera les entreprises à s’assurer que leurs employés possèdent les compétences nécessaires  pour évoluer dans l’industrie de l’environnement.

    Le CSN du textile a créé un  programme de stage en gestion

    Le CSN du service d’entretien et de réparation automobile a mis au point un système d’apprentissage interactif basé sur la diffusion par satellite de programmes de formation.

    Le gouvernement canadien s’est fixé les objectifs suivants à long terme pour augmenter les compétences des actifs :

        - Augmentation, d’ici 5 ans de un million d’apprentis adulte
        - Augmentation, d’ici 5 ans de 1/3 des budgets des entreprises canadiennes consacrés à                  l’investissement de formation pour le perfectionnement.

      Sur la forme, cette politique se concrétisera par :

          - L’augmentation des moyens des CSN et de l’étendue de leurs activités auprès des petites et moyennes entreprises.
          - L’exonération fiscale partielle des travailleurs qui entreprendront des études post secondaires. (Le fardeau fiscal canadien est le plus lourd du monde des pays occidentaux)
          - Intensifier la recherche et favoriser le développement et la diffusion de connaissances et d’informations  sur les compétences et l’apprentissage à l’âge adulte, à l’instar des études déjà effectuées sur l’apprentissage pendant la petite enfance.

        La société canadienne, fondée sur des valeurs de partage, d’égalité, et d’ouverture d’esprit est une société inclusive. Par son projet d’innovation, le gouvernement demande un engagement de tous les acteurs dans la mise en œuvre d’un plan d’action pour augmenter les compétences et atteindre l’excellence.

        source : La stratégie d’innovation, DRHC

        Publié dans Management

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