QUESTION DE TEMPS : Les nouveaux temps sociaux

Publié le par PP GIRARD SATIE conseil RH

A toute époque, il a fallu concilier temps de travail et temps de vie. Et ce qui était évident durant l’ère industrielle, où la vie se découpait en phases,  d’apprentissage, d’activité et  de retraite, aujourd’hui ne l’est plus. On aboutit à des situations enchevêtrées, des temps déstructurés, désynchronisés avec des individus déboussolés et une collectivité qui peine à adapter ces organisations. Aujourd’hui, les temps de travail, de loisir, et de famille se chevauchent, alors qu’auparavant, ils se superposaient. Les rythmes du travail ont changé : horaires atypiques, augmentation de l’amplitude de travail…Mais aussi la montée en puissance de la notion de service, qui pèse lourdement dans l’intensification du travail et nuit  à une gestion harmonieuse des temps sociaux.

Plusieurs facteurs convergents expliquent ces « temps sociaux ». Ce n ‘est pas uniquement la rencontre hasardeuse de la flexibilité des horaires et des 35 heures. Il faut remonter plus loin, en 1990, avec les mouvements de femmes en Italie qui se mobilisèrent parce que la déconstruction sociale contrariait leur émancipation, mouvement qui gagnera d‘autres pays européens frontaliers. Ainsi naissaient  les premiers bureaux des temps, une approche transversale qui tente de concilier les contraintes économiques, sociales et la vie des collectivités.

De plus en plus les modes de vie changent, les comportements aussi.. Les temps de trajets s’allongent, on vit plus la nuit ; cohabitation de la ville qui dort, qui travaille et qui s’amuse

Le travail de nuit se banalise, les loisirs nocturnes se développent. Vous n’êtes pas sans savoir que les Parisiens utilisent plus le métro pour sortir que pour aller travailler ! Les répercussions ne cessent d’augmenter : garde des enfants, horaires de crèches, ouvertures des services publics, commerces, loisirs,…sans oublier les impacts sur la vie familiale et personnelle, qui nous renvoie de toute évidence aux maux qui  frappent notre société.

Et cette réorganisation qui passait autrefois par la toute puissance des partenaires sociaux, en en définissant les règles,  est remise en cause, et ne peut s’envisager aujourd’hui que sous une forme plus compliquée de concertation négociée entre plusieurs acteurs économiques, institutionnels, entreprises, commerçants,….une « co-construction des temporalités individuelles »

 

Les plus optimistes pourront penser que c’est la voie vers une démocratisation plus proche du terrain. Les plus dubitatifs pourront se demander s’il faut aligner la société sur la déréglementation collective et surtout individuelle ?

 

 

 

 

 

PPG

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